Après un quatrième refus en CDAC le promoteur a porté un recours en CNAC, les Communautés d’Agglomération de la Dracène et de Var Estérel interviendront contre ce projet.
Est-ce bien normal que la loi n’interdise pas quand un projet est refusé par la CNAC qu’il puisse être de nouveau présenté devant une nouvelle CDAC d’abord puis éventuellement la CNAC sans qu’un délai minimum de plusieurs années ne soit exigé entre 2 voire 3 présentations de dossiers.
C’est ainsi que dans le cas du Muy nous notons, depuis février 2012, 3 présentations de projets sensiblement identiques. Quand on pense à la débauche d’énergie et de temps pour étudier de tels dossiers déjà refusés pour de bonnes raisons il ne faut pas s’étonner que les services administratifs de l’Etat soient trop souvent saturés ce qui retardent d’autres travaux et d’autres examens autrement plus utiles à l’intérêt général.
Félicitations à Maître Frédéric DOUEB Avocat de notre Collectif qui a si brillamment défendu les intérêts des opposants à ce projet.
La commission nationale d’aménagement commercial (CNAC) a de nouveau retoqué le projet de pôle de la mode et du design du Muy. Un énième camouflet pour les promoteurs transalpins de ce programme de 16 318 m2 de surfaces commerciales en gestation depuis six ans.
Nouvelle déconvenue pour le projet de village des marques du Muy (9 350 habitants), dans le centre Var. Ce 2 mai, confirmant le véto de la commission départementale d’aménagement commercial (CDAC) prononcé le 17 décembre 2018 (par 10 voix contre 6), la commission nationale d’aménagement commercial (CNAC) a retoqué le nouveau dossier présenté par Le Muy Développement (Paris), la société ad hoc créée par les hommes d’affaires italiens Roberto Bonati et Armando Branchini. Malgré un projet revu à la baisse de 25% par rapport au projet initial mis sur la place publique par les promoteurs en 2013, le verdict de l’instance administrative est resté négatif.
Cette dernière a repris à son compte la plupart des arguments invoqués par la CDAC : le projet de « pôle de la mode et du design » d’une centaine de boutiques de luxe et haut de gamme (pour une surface de vente totale de 16 318 m2 contre 21 690 m2 en 2013) menace de « défigurer le capital paysager de la commune » et plus largement « le cadre naturel remarquable du golfe de Saint-Tropez ». Sur le plan économique, le concept de village des marques risque de fragiliser le fonctionnement du territoire de la Dracénie et notamment l’attractivité et la vitalité des centres-villes environnants. Enfin, la CNAC a estimé que la jauge de stationnement prévue (1 408 places en sous sol), représentant le double de la surface autorisée, ne respectait pas le plan local d’urbanisme communal.
Ce revers constitue le énième épisode du bras de fer opposant depuis six ans les promoteurs, le département du Var et la commune du Muy aux communautés d’agglomération Dracénie-Provence-Verdon (Draguignan), Var Estérel Méditerranée (Fréjus-Saint-Raphaël) et les communes voisines (Cannes, Les Arcs-sur-Argens, Rocbaron…).
Après un premier feu vert de la CNAC en juin 2013, le projet avait été invalidé par le Conseil d’Etat le 17 avril 2015. Saisie par l’agglomération Var Estérel Méditerranée, la haute juridiction avait annulé « pour excès de pouvoir » le feu vert initial de la CNAC au motif que le projet « portait atteinte, par son ampleur, au cadre naturel remarquable et menaçait l’habitat naturel de plusieurs espèces protégées ».
Les promoteurs transalpins de leur côté mettent en avant les 70 millions d’euros d’investissement induits par la construction de ce centre-commercial et les 1 026 créations d’emplois : 526 directs, 51 indirects (sécurité, entretien des locaux, restauration…) et 393 générés par les travaux de construction (deux ans).
Le projet conçu par les architectes Guido Spadolini, notamment auteur des villages de marques McArturGlen de Serravalle, Mugello et Castel Romano en Italie (studio Spadolini & Architetti, Florence, Italie) et Michel Nizri (Draguignan) a pour décor une friche de 10 hectares (un ancien hôtel) idéalement située à proximité d’une bretelle d’accès à l’autoroute A8, au Muy, à 10 kilomètres de Fréjus. Son architecture se veut bioclimatique :
les bâtiments installés en terrasses sont dotés d’un revêtement en bois et équipés de toitures végétalisées. Le complexe doit regrouper une centaine de boutiques de destockage (moins de 300 m2 pour 15 768 m2 au total) des grandes enseignes de la mode (Gucci, Dolce & Gabana, Burberry, Sonia Rykiel…) et une poignée de boutiques dédiées aux produits du terroir (vins, spiritueux… pour 550 m2)
le 06 mai 2019 – William ALLAIRE – Urbanisme
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