La France compte 26 villages de marques dont 10 sont implantés en Ile de France et des centaines de milliers de mètres carrés. Ces espaces accélèrent la dévitalisation des centres-villes en amplifiant l’évasion commerciale vers les zones périphériques. Construits sur le modèle économique de la fast fashion, ces centres commerciaux gigantesques ont pour seule stratégie le profit rapide au détriment de la qualité des produits et des services.
L’implantation des villages de marques a des conséquences multiples :
Conséquences éthiques et juridiques :
Certaines marques fabriquent des séries spéciales de moins bonne qualité pour alimenter exclusivement les villages de marques. Ces produits portent leur étiquette sans justification du prix de référence.
Les grandes marques organisent et développent leur propre réseau de distribution parallèle. Celui-ci concurrence directement les commerces indépendants qui référencent leurs produits ! Leur but est simple : accroître à court terme leurs chiffres d’affaires.
La stratégie Marketing des villages de marques est principalement fondée sur le prix le plus concurrentiel. Le consommateur ne bénéficie pas ainsi du juste rapport qualité/prix.
Conséquences économiques et sociales :
Des emplois créés sous-qualifiés, souvent précaires et centrés essentiellement sur la phase de construction des projets au détriment de l’emploi durable. Un emploi dans un centre commercial supprime jusqu’à 4 emplois d’un commerce de proximité !
Une pression concurrentielle insoutenable pour les commerces de proximité et de détail.
Une mainmise des promoteurs immobiliers commerciaux sur le tissu économique local.
Conséquences environnementales
L’incitation à surconsommer des marques accroît le gaspillage des ressources naturelles disponibles
Promouvoir un modèle de consommation en déclin prédispose à la création de friches industrielles en périphérie
Le transport et les déplacements vers les zones périphériques ont un impact direct sur la pollution et l’effet de serre.
Les aménagements gigantesques de 10 000 à 30 000 m² ne sont pas en adéquation avec les lois sur la revitalisation des centres-villes : loi pour l’artisanat, les commerces et les très petites entreprises (ACTPE) du 18 juin 2014 et le programme « Action cœur de ville » de l’État de 2018. La culture de la périphérie se fait hélas au détriment de la qualité !