NON à la prolifération des plateformes de e-commerce

Le COLLECTIF NATIONAL POUR LE COMMERCE DE PROXIMITE dit fermement NON à la prolifération des plateformes de e-commerce et luttera tout particulièrement contre l’hégémonie mondialiste et anti démocratique de Amazon et Ali Baba

Pourquoi cette position sans nuance :

Bien entendu nous prenons en compte et acceptons les évolutions technologiques appliquées au monde de la distribution et du commerce mais nous nous opposerons fermement à toute évolution qui ira dans le sens de la destruction du lien social et l’affaiblissement voire la disparition du commerce physique dans les centres villes. Ceux-ci sont tenus le plus souvent par des TPE de moins de onze salariés qui vont devoir impérativement s’unir davantage qu’elles ne le font à ce jour pour résister aux multinationales qui veulent faire main basse sur la distribution de l’ensemble des biens de consommation courante.

Rien n’arrête ces multi nationales, elles sont prêtes à tout pour parvenir à leur fin et ce avec une puissance financière colossale. Quand on voit la rapidité de cette croissance qui au-delà de l’aspect marchand va contribuer à l’asservissement des citoyens tant les quantités de ‘datas’ enregistrées quant à nos modes de vie et façons de consommer vont nous rendre ‘esclaves’ de ces ‘machines à broyer’ tout cela dans l’intérêt d’un tout petit nombre de personnes dominatrices qui aujourd’hui rêvent même déjà de coloniser d’autres planètes (voir l’article) il y a véritablement lieu de s’inquiéter et de réagir.

Il faut savoir que depuis un tout petit nombre d’années Amazon tisse rapidement sa toile sur notre territoire avec la ‘bénédiction’ du gouvernement en place et de notre Président qui reçoit régulièrement Mr Jeff Bezos ce ’mégalo’ seconde fortune de la planète qui projette d’ouvrir plus de 10 plateformes XXL et plusieurs dizaines d’agences locales de dispatching en France.

Alors que les entrepôts sont en fait les ‘véritables’ magasins de ces pures players du e-commerce ceux-ci ne sont pas assujettis aux mêmes dispositions législatives que celles concernant la création d’un centre commercial ou d’une surface de vente supérieure à 1000 m2 comme par exemple le passage du dossier devant la Commission Départementale d’Aménagement Commerciale (CDAC) voire en cas de recours devant la CNAC. Pour ces entrepôts compris entre le plus souvent entre 50 000 et 185 000m2 un seul permis de construire obtenu auprès d’un Maire ou d’un Président d’une Agglomération de Communes est requis. Le dossier bien souvent est porté par une société ‘tiers’ et c’est au dernier moment qu’est découvert le nom d’Amazon.

Bien entendu les promesses d’emplois sont avancées par ces demandeurs particulièrement affutés en matière de négociations. Mais à aucun moment n’est abordé le nombre d’emplois détruits dans le temps de par la fermeture à court et moyen termes de nombreuses enseignes. Toutes les études tendent à prouver que pour 1 emploi crée ce sont 2 à 3 emplois qui disparaîtront.

Nous pouvons bien entendu parler aussi, et c’est grave, de la distorsion de concurrence en matière de fiscalité : pas d’assujettissement à la TASCOM, sans compter les nombreux ‘oublis’ quant à la TVA sur les produits importés et l’optimisation fiscale poussée à l’extrême qui font les que impôts payés en France sont ridicules par rapport au chiffre d’affaire réalisé avec les consommateurs français.

Avant toute chose n’oublions jamais que c’est le consommateur, c’est moi, c’est nous, c’est vous qui contribuons et contribuerons à l’échec, ou au succès, de ce modèle économique sociétal voulu par Amazon, Ali Baba et autres pures players.

Le ‘consommacteur’ tient l’avenir de la distribution et du commerce entre ses mains et au final nous verrons bien comment la société va évoluer pour le meilleur ou pour le pire sous l’emprise ou non de ces ‘multi nationales’ qui veulent gouverner le monde et mettre la main sur nos vies.

Pour illustrer ces dire vous trouverez ci-dessous un certain nombre d’articles et coupures de presses éditées au cours de l’année écoulée. Ceux-ci sont regroupés par thèmes.

USA: Un rapport du Congrès accuse les géants de la «tech» d’abuser de leur position dominante.

Une commission de la Chambre des représentants aux Etats-Unis a conclu que quatre géants du numérique, Alphabet, Apple, Amazon et Facebook, procédaient à des “acquisitions prédatrices” pour éliminer toute concurrence, prélevaient des commissions exorbitantes et imposaient des contrats “oppressifs” aux petites entreprises, le tout pour gonfler leurs propres profits.

Les GAFA pointés du doigt par une commission du congrès américain – Reuters

 Dans un rapport accablant de 449 pages, cette commission chargée d’examiner les pratiques de ces grands noms de la “tech” cite des dizaines d’exemples d’abus de position dominante, mettant au jour des cultures d’entreprises manifestement destinées à garantir par tous les moyens une domination sur de larges pans du monde numérique.

 “Pour dire les choses simplement, des entreprises qui étaient jadis de petites start-up qui défiaient le statu quo en position d’outsider sont devenues les espèces de monopoles que nous ne connaissions plus depuis l’époque des barons du pétrole et des magnats des chemins de fer”, est- il écrit dans le rapport.

Après plus d’un an d’enquête, cette commission dirigée par le démocrate David Cicilline considère que ces grands groupes gérant des places de marché sur lesquelles ils sont aussi actifs se sont placés dans “une position qui leur permet d’édicter un ensemble de règles pour les autres tandis qu’eux-mêmes en observent d’autres”. Nandita Bose et Diane Bartz; version française Bertrand Boucey Reuters API 7 oct 2020

 

La grande forme d’Amazon a de quoi inquiéter

Les méfaits de la toute-puissance de l’entreprise n’ont jamais été aussi saillants.

Dans une récente note adressée aux investisseurs, Bank of America estime qu’Amazon pourrait tirer cette année jusqu’à 4 milliards de dollars [3,64 milliards d’euros] de revenus supplémentaires grâce au Covid-19. Pour l’entreprise, virus mis à part, le fait que des millions de personnes soient cloîtrées à la maison représente une situation idéale.

Nombre d’entre elles évitent les supermarchés pour se tourner vers la livraison. Or, Amazon dispose d’une machine bien huilée et d’une taille qui lui ont pour l’instant permis d’absorber la crise et de continuer à fonctionner correctement.

Amazon Prime Video et Twitch bénéficient du regain du streaming causé par la quarantaine. De leur coté, Netflix, Fortnite, Zoom et Slack connaissent d’immenses pics de fréquentation. Un autre atout pour Amazon: tous sont clients d’AWS, son service de cloud computing.

AWS apporte aussi son aide dans le domaine de la médecine. Le service offre des ristournes d’une valeur totale de 20 millions de dollars [18,2 millions d’euros] aux scientifiques ayant besoin de sa puissance de calcul pour accélérer des projets liés au coronavirus. Un effort aisé puisque le service pèserait 500 milliards de dollars [456 milliards d’euros] environ.

Le coronavirus met ainsi en exergue la position quasi monopolistique que l’entreprise occupe dans de nombreux domaines, une domination qui lui est régulièrement reprochée, mais qui est aussi la clé de sa résilience en temps de crise.

Ubiquité inouïe

Est-il cependant normal qu’une seule entreprise soit, au cœur d’une crise majeure, incontournable dans des domaines aussi variés ?

Alors que, dans le même temps, les entrepôts n’acceptaient plus que des produits de première nécessité, des milliers de revendeurs tiers se sont retrouvés sans solution logistique, puisqu’aucun service ne rivalise avec Amazon.

À lire aussi : Pourquoi la position dominante d’Amazon est un désastre

Alors que beaucoup d’Américain·es ont dû se tourner vers l’entreprise pour faire leurs courses, plusieurs États se sont aussi plaints en constatant qu’elle avait échoué à contrôler le gonflement abusif des prix.

La crise interroge aussi les coût sociaux et humains d’une telle ubiquité, eu égard à ses conséquences sur les conditions de travail des employé·es.Plusieurs grèves ont été organisées en protestation contre des mesures d’hygiène et de protection jugées insufisantes alors que des salarié·es, dans les entrepôts ont été touché·es par le virus.

En France, l’union syndicale Solidaires a par ailleurs obtenu au tribunal qu’Amazon limite son activité aux marchandises essentielles, en attendant une évaluation des risques épidémiques au sein de ses entrepôts.

Sa puissance lui permet enfin de tenter de court-circuiter l’État. Afin de pallier le manque de tests, pour l’instant réservés aux soignant·es, l’entreprise a essayé de se fournir directement auprès des fabricants.

Reste à voir si les nombreuses enquêtes antitrust visant l’entreprise seront apaisées ou au contraires contrariées par une telle démonstration de puissance de l’entreprise.

Slate Repéré par Barthélemy Dont sur CNN 15/04/2020 à 7h30

 

Ces brevets déposés par Amazon laissent imaginer à quoi ressemblera la livraison dans le futur

Claire Sicard 25/12/2020, 9:00 Tech

Amazon dépose chaque année des dizaines de brevets pour imaginer la livraison à domicile de demain. © Unsplash/Wicked Monday

En 2020, nous enverrons plus de 100 milliards de colis dans le monde entier, selon les chiffres de la société de conseil McKinsey. Un nombre qui augmente de plus en plus rapidement : il devrait doubler les dix prochaines années pour atteindre 200 milliards de colis envoyés en 2030. Et ce n’est pas la pandémie mondiale de Covid-19 qui risque de ralentir le mouvement, bien au contraire. Les consommateurs du monde entier sont en effet de plus en plus nombreux à commander sur internet et à se faire livrer à domicile.

La livraison, et la logistique associée, devraient donc être au cœur des problématiques des acteurs du e-commerce dans les années à venir. Vincent Mayet, directeur général de l’agence de publicité Havas, l’a confirmé en octobre dernier lors d’une conférence dédiée à la «bataille du dernier kilomètre» dans le secteur du retail. Et un acteur mondial part avec une longueur d’avance sur ces concurrents : le géant américain Amazon. «Dans cette bataille de la livraison, Amazon est toujours 5 à 10 ans en avance sur tout le monde en déposant des brevets novateurs», confirme Vincent Mayet.

Amazon dépose ainsi chaque année des dizaines brevets aux États-Unis auprès de l’organisme chargé de les enregistrer, le United State Patent and Trademark Office. Tous n’aboutissent pas bien sûr à une mise en place effective. Par exemple, en 2016, le groupe américain avait déposé un brevet pour concevoir une cage métallisée destinée à protéger ses employés au sein de ses entrepôts, de plus en plus robotisés. Pas très bien accueillie, cette innovation avait été abandonnée en cours de route par Amazon. Mais ces idées de brevet sont surtout représentatives de la capacité du géant de l’e-commerce à se réinventer et à se projeter dans le futur, dans un secteur de plus en plus concurrentiel et stratégique.

Dans les airs, sous terre, dans la mer ? Business Insider France a sélectionné pour vous 5 brevets déposés par Amazon ces dernières années, destinés à créer la logistique du futur pour les livraisons :

La ruche à drones, pour se rapprocher toujours plus des clients en zones urbaines
United States Patent and Trademark Office
En juin 2017, Amazon dépose un brevet appelé «multi-level fulfillment center for unmanned aerial vehicles», c’est-à-dire un centre de commandement sur plusieurs niveaux pour les véhicules aériens sans pilotes, les drones. L’idée est de créer une grande tour avec des ouvertures permettant l’entrée et la sortie de drones en permanence, avant de procéder aux livraisons des clients. Installée en zone urbaine, au plus près des adresses des destinataires, cette ruche à drones serait approvisionnée directement par des camions transportant les marchandises.

L’entrepôt creusé sous la terre, juste sous les maisons des clients
United States Patent and Trademark Office
Même si de nombreux brevets déposés par Amazon concernent les airs, une autre piste est explorée par le géant américain : des entrepôts construits sous terre. En 2016, le groupe dépose l’idée de créer un réseau de tunnels souterrains, sous les habitations, pour livrer directement les maisons des particuliers et les bâtiments d’entreprises. Des «bandes transporteuses», ou encore des rails ou des «tubes pneumatiques» seraient chargés de transporter les colis et de relier les centres de stockage et les destinataires des livraisons.

Le dirigeable, centre de distribution aérien pour les drones
United States Patent and Trademark Office
C’est en 2016 que ce brevet a été déposé : un dirigeable, ou zeppelin, de grande taille flotte dans le ciel et sert de centre de distribution aérien pour toute une armée de drones prêts à livrer les colis chez les clients d’Amazon. Cela permettrait notamment de contourner le souci d’autonomie des drones, assez faible dans la durée. En outre, le dirigeable pourrait aussi être personnalisé avec de la publicité car bien visible dans le ciel.

L’entrepôt logistique sous la mer
United States Patent and Trademark Office
Autre brevet déposé par Amazon, cette fois en 2017, les plans d’un entrepôt logistique creusé sous la mer. Des équipes contrôleraient ainsi les sorties de produits à l’intérieur de cette entrepôt pour faire remonter à la surface les colis. Mais pourquoi sous la mer ? Les entrepôts actuels d’Amazon sont immenses et prennent de plus en plus de place en surface. En outre, les employés font de très grosses distances pour pouvoir trouver le bon produit à envoyer au client. Avoir des entrepôts sous-marins au plus près des consommateurs permettrait d’éviter ces écueils.

Un drone équipé d’un toboggan rétractable pour prendre soin au maximum des colis livrés
United States Patent and Trademark Office
En octobre 2018, Amazon s’attaque une nouvelle fois à la problématique de la livraison par drones, en déposant un nouveau brevet. Nommé «aerial vehicle delivery shroud», cet engin volant novateur est équipé d’une sorte de tube rétractable et souple, qui se déploierait au moment de la livraison. Le colis glisserait ainsi jusqu’au sol, comme sur une sorte de toboggan, sans abîmer les produits et sans bruit.

Avec 1,2 million de salariés, AMAZON est devenu le troisième employeur de la planète

Le 27/11/2020 à 18:20

Avec près de 430.000 embauches entre janvier et octobre de cette année, l’entreprise américaine monte sur le podium des plus gros employeurs du monde. L’entreprise de Jeff Bezos sera le plus gros employeur d’ici trois ans. C’est une frénésie d’embauches chez Amazon. Depuis le début de l’année 2020, ce sont exactement 427.300 emplois que le géant américain a créés.

A titre de comparaison, c’est plus que l’ensemble des salariés de Carrefour (364.000), le plus gros employeur de France. Au total, le groupe de Jeff Bezos emploie aujourd’hui 1,2 million de salariés (dont près de 10.000 en France), ce qui en fait la troisième plus grosse entreprise de la planète par la taille de ses effectifs. Et c’est sans compter sur les intérimaires qui viennent prêter main forte en fin d’année aux salariés du groupe. Il y en aura 100.000 cette année. Ni même les chauffeurs auprès desquels la compagnie sous-traite ses livraisons et qui sont au nombre de 500.000. Seul le géant de la distribution Walmart (2,2 millions de salariés) et le pétrolier chinois China National Petroleum (1,34 million) emploient plus de monde. Record d’embauches en une année A ce rythme-là, Amazon devrait rapidement les dépasser. Entre septembre 2018 et octobre 2020, la société a en effet doublé ses effectifs passant de 613.000 à 1,23 million de salariés. S’il maintient son rythme d’embauche à 400.000 personnes par an, le e-commerçant sera le plus gros employeur privé du monde devant Walmart d’ici 2023. La crise du Covid qui a permis à Amazon de réaliser des ventes records a fortement contribué à cette expansion cette année. Mais même sans ça, c’est une croissance jamais dans l’Histoire. «Aucune entreprise américaine n’a embauché autant de travailleurs aussi rapidement», assure Nelson Lichtenstein, un historien du travail dans le New York Times.

 Amazon bat le précédent record en la matière détenu par Walmart qui avait embauché 230.000 personnes en une année en 2000. Play Video Un gigantisme qui inquiète les autorités de régulation tant aux Etats-Unis qu’en Europe. Ainsi, Bruxelles a ouvert une procédure anti-trust concernant Amazon qu’elle soupçonne d’abuser de sa position dominante en utilisant à son profit les données recueillies auprès des vendeurs de sa marketplace. Amazon est par ailleurs régulièrement sous le feu des critiques comme cette semaine après qu’une organisation syndicale internationale ait accusé dans Vice Amazon d’espionner ses salariés. De son côté Amazon se défend d’être un mauvais employeur en rappelant que ses salariés sont payés 15 dollars de l’heure (contre 13,19 dollars en moyenne pour les employés du commerce) et qu’il va verser 300 dollars de prime à ses salariés à plein-temps aux Etats-Unis.

https://twitter.com/FredericBianchi Journaliste BFM Éco Le 27/11/2020 à 18:20

 

Amazon réduit les petits vendeurs au silence.

Florian Jannot-Caeilleté / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Justice : comment Amazon réduit ses petits vendeurs au silence

Entre 2014 et 2019, ils ne sont que 163 à avoir osé attaquer le premier site mondial d’e- commerce. Parmi eux, un Français. Mal lui en a pris. Plongée dans un système bien rodé qui enterre les réclamations, épuise les plaignants et finit par les transformer en accusés.

Derrière ses lunettes fines, le regard bleu acier est déterminé. Grand gaillard de 47 ans, Pierre- André Divisia affiche la sérénité de ceux qui ont beaucoup bourlingué et à qui on ne la fait pas. Pourtant, cet ancien responsable dans les télécoms, expatrié à Taïwan, a bel et bien l’impression de s’être fait avoir. Au point de vivre un véritable cauchemar entamé quatre ans auparavant. Depuis ce jour de 2016 où une de ses deux palettes de cadenas d’une valeur de 10 000 euros s’est égarée en Allemagne dans un entrepôt d’Amazon *.

« Je n’ai rien contre cette entreprise, je trouve le concept efficace, prévient-il d’emblée. Si elle est devenue la première compagnie mondiale d’e-commerce, c’est aussi grâce à des millions de marchands comme moi. J’avais commencé à travailler avec eux en 2014, tout roulait, mon chiffre d’affaires augmentait. J’en étais arrivé à quelque 120 000 euros par an. Et puis il y a eu ce bug… » En l’occurrence, un scan mal ou pas effectué. Malgré le bon de livraison du transporteur qui indique bien la quantité correcte livrée en Allemagne, la palette disparaît dans les limbes du géant du commerce en ligne.

Organisation tentaculaire

Pour Pierre-André Divisia, le chemin de croix commence. Il contacte la plateforme censée prendre en charge les litiges. Mais impossible d’obtenir un interlocuteur unique. Chaque message finit entre les mains d’un employé, puis d’un autre quelque part dans le monde… Une organisation tentaculaire qui implique des centaines de personnes sans qu’aucune ne gère le dossier de A à Z.

« Ces préposés doivent travailler selon des systèmes de quota de réponses dans un temps très court, explique, non sans amertume, Pierre-André Divisia. La tentation est alors grande d’expédier les demandes en donnant des réponses incomplètes, qu’un prochain employé, plus ou moins compétent et volontaire, repassera, telle une patate chaude, à un autre. »

Dans cette course à une réponse claire et concise, Divisia échangera des centaines d’emails en cent jours où tout et n’importe quoi lui sera dit ou demandé, en vain. Agacé, et on le serait à moins, il se tourne vers des forums de discussion spécialisés afin de savoir s’il est seul à se retrouver dans cet inextricable guêpier. Sans vraie surprise, il découvre que les vendeurs frustrés, qui se plaignent de l’inefficacité du système mis à leur disposition, sont légion.

Opacité dans le retour des décisions

Au passage, il prend connaissance d’un récent rapport du puissant «House Judiciary Committee» chargé, entre autres, de superviser les réformes des lois et règlements aux États-Unis. Le comité permanent de la Chambre des représentants n’y va pas par quatre chemins. Il conclut que les Gafa abusent de leur pouvoir sur leurs plus faibles partenaires. Dans ses recommandations, il demande que les géants des technologies offrent de réelles possibilités de recours aux vendeurs et éliminent de leurs contrats les clauses empêchant d’engager des poursuites devant des tribunaux en cas de différends. « À cause des très rudes répercussions financières induites par une suspension ou une suppression de compte, la plupart des petits vendeurs vivent sous le régime de la peur avec Amazon, pointe le rapport. Le système table sur l’incertitude, l’absence de réaction et une opacité dans le retour des décisions. » Conséquence de cette stratégie, la plupart, de guerre lasse, finissent par abandonner.

Mais pas lui. Fort de son bon droit, comme seulement 163 autres vendeurs entre 2014 et 2019, il se lance à l’assaut du géant. D’abord en Allemagne où personne ne répond à son avocat. Mais Amazon arguera que le contrat qui le lie à la société n’est pas valable ici, que seul le Luxembourg est habilité à traiter son grief. Une clause depuis reconnue comme abusive et retirée des contrats

 suite aux pressions de l’Union Européenne. En 2019, Bercy fera également condamner Amazon pour sept clauses d’abus similaires vis-à-vis de ses commerçants.

Son compte professionnel AMAZON subitement prélevé

Au Luxembourg donc où, selon un alinéa de son contrat, il peut demander un recours extrajudiciaire, Divisia se rend compte que l’entité nommée se déclare en fait incompétente. Il ne lui reste qu’une solution : se tourner vers la Cour de Justice du Grand-Duché.

« La pression reste exclusivement sur le vendeur, lequel doit continuellement engager du temps et des frais afin de défendre sa position par avocat interposé, constate Pierre-André Divisia.

En première instance, Amazon ne se présente même pas. Une fois condamnée, seulement, l’entreprise se réveille. Elle contre-attaque en soulevant quantité de points de droit afin de complexifier à l’extrême la procédure. Tant et si bien que le vendeur, de plaignant, se retrouvera en position de défendant !

Durant cette même période, son compte professionnel Amazon se trouve prélevé subitement de près de 10 000 euros. Sans raison. Un classique, toujours selon le House Judiciary Committee : « Amazon peut conserver des paiements avant de les reverser aux vendeurs, suspendre leurs comptes et se comporter de manière abusive sans que cela n’engendre la moindre conséquence légale à son encontre. »

Un produit mystérieusement retiré

Malgré tout, après de multiples démarches, Divisia parvient à se faire rembourser au bout de deux mois. « Erreur comptable » de la société dira-t-on. « Aucune véritable explication ni excuse, se souvient-il. Cette somme était vitale pour moi. J’ai été à deux doigts d’être interdit bancaire. »

D’autres incidents suivent. Certains ubuesques, comme lorsque subitement Amazon Angleterre fait retirer de son site un adaptateur de voyage multiprises qu’il commercialise. Motif ? La certification CE fournie ne suffisait pas, il en fallait aussi une autre, anglaise. Sauf que le bureau anglais ne pouvait pas la lui délivrer puisque les prises n’étaient pas au format britannique ! L’organisme le confirme par écrit. Malgré cela, Pierre-André Divisia doit se coltiner une vingtaine d’interlocuteurs et échanger une centaine de messages au sujet de ce certificat « obligatoire » qui ne peut être obtenu. « Usé par plusieurs semaines de ce dialogue de sourds, j’ai finalement jeté l’éponge. » Tout en notant que le site vendra un temps le même produit siglé Amazon. « De là à penser qu’il y a eu volonté d’éliminer les miens… », s’interroge le Français.

Frais d’avocat

Une pratique qui semble avérée. La commission européenne vient de soulever le problème ces jours derniers en adressant au géant américain une liste de griefs sur la façon dont les données des vendeurs tiers sont utilisées. Et parmi elles, la possibilité pour Amazon d’identifier facilement les produits populaires, de les répliquer et les vendre sur son site à un prix souvent plus bas…

En quatre ans, les divers frais d’avocat ont déjà coûté à Pierre-André Divisia plus que les montants correspondant aux produits originellement égarés, sans compter les pertes d’exploitations qui ont suivi avec un chiffre d’affaires divisé de moitié. Le pire ? « Je ne puis même pas abandonner. Aujourd’hui c’est moi qui suis poursuivi pour harcèlement et procédure abusive ! Le plus sérieusement du monde, je suis actuellement accusé de me déclarer résident à Taïwan alors que j’y vis et y élève ma famille depuis des années, à seule fin de faire payer à Amazon des frais de traduction en Chinois. » Cela ne s’invente pas…

(*) Contacté, Amazon n’a pas donné suite à nos messages.

Marianne – Par Gabriel Libert (13/11/2020)

 

Comment Amazon pressure ses vendeurs jusqu’à l’asphyxie

La plateforme entend ainsi garantir ses prix bas et ses marges confortables.
Slate Repéré par Benjamin Bruel sur The New York Times 26/12/2019 à 7h39

On pourrait étaler, à l’infini, les chiffres clés de l’empire Amazon. Cent millions d’abonné·es à Prime, plus de 5 milliards de livraisons annuelles, 117 milliards de chiffre d’affaires… Depuis sa création en 1994 à nos jours, l’ancienne petite librairie en ligne de Seattle a parcouru un long chemin et s’est transformée en mastodonte indispensable de l’e-commerce.

Mais pour faire et entretenir son succès, Amazon marche sur beaucoup de monde, notamment les commerces présents sur sa place de marché, pris entre deux forces contraires. D’une part,  la quasi-obligation de mettre leur produit sur la plateforme pour réussir à atteindre les plus de 150 millions de consommateurs et consommatrices qui font leurs achats sur le site. D’autre part, la façon dont la firme de Jeff Bezos les pressurise pour proposer leurs produits au prix le moins cher possible –et dicte de cette façon sa loi, sans vergogne, comme peuvent le faire les grandes chaînes de supermarchés.

Le New York Times a ainsi mené soixante entretiens avec des employé·es présent·es et passé·es d’Amazon, des vendeurs et fournisseurs qui ont détaillé, souvent sous couvert d’anonymat, la manière dont le géant profite de sa domination absolue sur le marché.

Ponction et pression

Ainsi, le quotidien américain raconte qu’Amazon collecte 27% de chaque dollar dépensé par les personnes qui achètent sur la plateforme. Une ponction qui a quasiment doublé en cinq ans et un chiffre qui n’inclut pas la publicité achetée par les commerçant·es sur le site pour se mettre en avant –«un business à lui seul aussi lucratif que Nike», souligne une source qui travaille au sein de Wall Street au New York Times.

Un pourcentage trop important pour beaucoup de revendeurs. Le New York Times prend l’exemple du maroquinier Tumi. Mécontent des pratiques d’Amazon en matière financière, de gestion des stocks et de partage des données, Tumi s’est tourné vers un intermédiaire, chargé ensuite de payer le placement des produits sur le site.

Le maroquinier a ainsi récupéré un meilleur contrôle sur ses inventaires et son chiffre d’affaires durant l’année 2018. Mais quelques mois après l’arrangement, un coup de fil est venu de la firme de Seattle et l’idée s’est écroulée: cessez de vendre via l’intermédiaire ou dites adieu à vos activités sur Amazon, leur a-t-on asséné en substance. Suivie de près par IKEA, Nike a fait son choix: l’entreprise a annoncé en novembre quitter Amazon, pour tisser des liens plus directs avec ses fans et protéger sa marque.

Grâce à ses entrepôts, où sont notamment stockés les objets éligibles au service Prime, Amazon a également pris le contrôle des stocks et de la livraison des commerces tiers. Ces derniers doivent par ailleurs payer un ensemble de taxes d’opération et d’entreposage pour les objets qu’ils vendent. Des frais que la plateforme est libre de modifier à l’envi, tant elle a su créer et entretenir la dépendance des revendeurs qu’elle accueille.

 

Est-il encore possible d’arrêter Amazon ?

Deux articles soulignent la puissance exorbitante et universelle qu’ont pris Jeff Bezos et son entreprise, ainsi que le risque qu’elle fait peser sur les démocraties.

Slate Repéré par Mathilda Hautbois sur The New Yorker 14/10/2019 à 6h44

Est-il possible d’arrêter Amazon? C’est la question posée par un article publié par The New Yorker, qui permet de découvrir la trajectoire de l’entreprise, l’étendue de ses activités, ses controverses les plus médiatisées ainsi que l’avenir du commerce américain.

L’auteur de l’article, Charles Duhigg, explore surtout une idée potentiellement effrayante: la croissance infinie de la firme pourrait être impossible à maîtriser, et ce par quiconque.

Fondée en 1994, l’entreprise d’achat et vente en ligne recense aujourd’hui plus de 330 millions de références vendues. Deuxième employeur privé des États-Unis, Amazon comptait environ 200.000 employé·es en 2015; depuis, ses effectifs ont triplé. Quant à son fondateur Jeff Bezos, il a été élu homme le plus riche du monde en 2017.

En perpétuelle évolution

 Cette importance prise en quinze ans par la firme fait frémir. Les politiques américains veulent freiner Amazon, mais Jeff Bezos est prêt à riposter. De la sénatrice et candidate démocrate Elizabeth Warren au président Donald Trump, beaucoup ont l’entreprise dans leur viseur et la décrivent comme dangereusement libre.

La Commission fédérale du commerce et l’Union européenne mènent indépendamment des enquêtes sur l’entreprise, pour d’éventuelles violations des règles antitrust.

Ces derniers mois, des enquêtes journalistiques ont documenté la vente de produits illégaux ou dangereux via la plateforme et ont montré comment la politique de next-day delivery d’Amazon a entraîné des excès de vitesse létaux dans les rues américaines.

À lire aussi : Le plus gros concurrent d’Amazon ? La simplicité

Même lorsqu’elle rate quelque chose, Amazon réussit à poursuivre sa croissance sans fin. Ian Freed, l’un des premiers employés d’Amazon, qui a aidé à superviser les projets Kindle, Fire Phone, Fire TV, Alexa et Echo, a raconté au New Yorker la façon dont son échec avec le Fire Phone avait donné naissance aux ambitions bien plus grandes d’Amazon sur les marchés de l’intelligence artificielle et de la maison connectée.

Freed a eu l’ingénieuse idée de développer une fonction vocale qui permettait de demander à son smartphone de jouer de la musique. Cette option a donné naissance à Alexa et à l’enceinte Echo. Alexa est maintenant présente dans cinquante millions de foyers à travers le monde.

D’un domaine l’autre, sans aucune pause: le journaliste Charles Duhigg note qu’«aucune autre société de technologie ne fait autant de choses sans rapport, à une telle échelle, qu’Amazon».

Rêve de toute-puissance

Directement ou via d’importantes participations, Amazon et Bezos sont désormais partout. On les retrouve dans le cloud, que l’entreprise domine avec Amazon Web Services, dans les livres électroniques avec Kindle, dans le streaming avec Prime Video, dans letransport routier ou aérien, dans les véhicules autonomes, dans la santé avec le rachat de PillPack ou le lancement d’Amazon Care, dans la distribution physique avec Whole Foods, à la conquête de l’espace avec Blue Origin, etc.

Amazon ne cherche plus seulement à dominer son secteur initial, le e-commerce, mais à prendre le pouvoir sur l’intégralité des activités humaines, présentes comme futures.

Dans un portait long et détaillé de Jeff Bezos publié par The Atlantic, Franklin Foer conclut sur l’érosion démocratique qu’une telle puissance, dans les mains d’un seul homme non élu et dont le politique n’a pas su prendre la mesure, pourrait provoquer.

«Son entreprise est devenue une infrastructure nationale partagée; elle façonne le futur du travail avec ses robots; elle va peupler le ciel avec ses drones; son site détermine quel business peut fonctionner comme celui qui s’effondrera», écrit le journaliste.

Faisant référence à la Clock of the Long Now, une horloge atomique conçue pour fonctionner 10.000 ans que l’Américain a faite construire au Texas, Franklin Foer écrit que Bezos «est fixé sur le temps long, car il sait qu’il lui appartient».

 

Quand AMAZON livrera des produits… avant de les avoir vendus !!!

 Aujourd’hui, le « business model » d’Amazon est très simple. Les clients se rendent sur le site et choisissent certains articles. Amazon expédie alors aux clients les articles qu’ils ont choisis. Ce modèle est appelé « shopping and shipping » (vente puis expédition).

Depuis plusieurs années, Amazon utilise l’intelligence artificielle pour faire des recommandations à ses clients. Les résultats sont assez mitigés. Seules 5% des recommandations sont suivies d’un achat. Mais que se passera-t-il si Amazon continue à collecter des informations sur ses clients et à les utiliser pour améliorer ses algorithmes d’intelligence artificielle ? Au bout d’un certain temps, leurs prédictions deviendront si précises qu’il sera plus intéressant pour Amazon d’expédier des articles à ses clients que d’attendre qu’ils les commandent ! L’entreprise de Jeff Bezos pourra donc passer d’un modèle « shopping and shipping » (vente puis expédition) à un modèle « shipping and shopping » (expédition puis vente).

 Tout cela ressemble à de la science-fiction … mais ce n’est pas le cas. Amazon a déposé un brevet appelé « anticipatory shipping » (livraison anticipée) le 24 décembre. 2013. Même si on ne sait pas encore quand cela se produira, le modèle « shipping and shopping » finira par remplacer le modèle « shopping and shipping ». Jeff Bezos fait donc face à un dilemme. D’un côté, il peut attendre que ses algorithmes d’intelligence artificielle soient suffisamment performants pour minimiser le coût des retours. D’un autre côté, il peut décider de mettre en œuvre la stratégie « online shipping and shopping » à plus brève échéance pour collecter des données plus fines … et permettre à son intelligence artificielle de progresser plus rapidement.

Source : Xerfi 07/01/2021 Agrawal, A., Gans, J., & Goldfarb, A. (2018). Prediction machines: the simple economics of artificial intelligence. Harvard Business Press.

 

Jeff Bezos, Karl Marx et le capitalisme extraterrestre

Karl Marx aurait sans doute trouvé en l’Américain, dont la conquête de l’espace vise une extension du domaine du capitalisme, un lecteur insoupçonné.

 Slate Repéré par Thomas Burgel sur Ars Technica 15/05/2019 à 7h37

Une somme de 155 milliards de dollars (138 milliards d’euros), soit beaucoup plus que n’en pourra  jamais contenir votre PEL: estimée par Forbes, c’est la fortune actuelle de Jeff Bezos, l’homme le plus riche du monde.

Bezos n’est pas uniquement le patron d’Amazon, il est également celui de Blue Origin, une entreprise qui a conceptualisé des lanceurs spatiaux réutilisables. Commele SpaceX du fantasque Elon Musk, Blue Origin a pour objectif une nouvelle conquête de l’espace.

Une conquête d’une autre nature que celle des décennies passées. Les aventures pionnières faites d’expérimentations scientifiques et ponctuelles étendent dorénavant leur horizon pour viser des buts commerciaux afin d’assurer l’avenir du capitalisme et par extension, selon Bezos, celui de l’espèce humaine.

L’Américain, qui a présenté un engin lunaire nommé Blue Moon capable, à terme, d’emporter matériel et hommes sur le satellite de la Terre, a fait part de sa vision grandiose, science- fictionnelle, excitante –ou scandaleuse, selon les points de vue. Il propose rien moins que dessiner le chemin que devraient emprunter l’être humain et l’environnement à l’avenir.

Karl Marx mis en orbite

Bezos sait que le modèle capitaliste à croissance continue, celui-là même qui a bâti sa fortune, est incompatible à terme avec la survie de l’espèce. Les besoins énergétiques sont trop grands et les ressources, mêmes renouvelables, ont une finitude: Ars Technica projette qu’au rythme actuel, il faudrait intégralement couvrir la planète de «fermes solaires» pour que les êtres humains puissent survenir à leurs besoins.

Un constat auquel on peut répondre par deux solutions, explique Bezos: soit rationner sa consommation, soit s’étendre à l’espace. La première, qui revient à imaginer les conditions d’un développement durable, n’a pas ses faveurs: «C’est le chemin qui, pour la première fois, conduirait vos petits-enfants à mener une vie pire que la vôtre», a-t-il précisé. La seconde est de créer une nouvelle «final frontier» au capitalisme: l’espace, dont la conquête, l’industrialisation et l’occupation permanente grâce à des «cylindres O’Neil» monumentaux offrirait une vie paradisiaque en créant de nouveaux horizons et de nouveaux relais pour une croissance sans limite.

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La projection que Bezos imagine est une extension assez édifiante du capitalisme tel que Karl Marx le comprenait. Le système fait face à une nouvelle crise, peut-être la plus profonde de son histoire; en l’absence de révolution, il n’y survivra pas par une transformation mais par de nouvelles conquêtes.

 Comme le note Motherboard dans une analyse bien sentie, cette expansion vers l’univers ne constitue ni plus ni moins qu’une nouvelle forme de colonialisme. Comme les précédentes, notamment la conquête des Amériques par l’Europe, elle ne pourra reposer que sur l’exploitation, la soumission, les déséquilibres entre les privilégé·es et les autres, dont la domination conditionne l’existence même de ces richesses.

Cette vision est également très proche du synopsis du film de science-fiction Elysium, où l’on voit une population aisée vivre dans de confortables stations spatiales, alors que la plèbe se débat dans la pauvreté sur le plancher des vaches.

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Pour Jeff Bezos, le choix semble fait: il est déjà trop tard pour accorder l’espèce humaine à la survie de son environnement et la sauvegarde d’une Terre transformée en sanctuaire ne peut passer que par la perpétuation de ce qui pourtant semble la condamner.

On peut, espérons-le, imaginer d’autres solutions, moins excitantes pour le lectorat de science- fiction mais plus concrètes pour qui souhaite construire un avenir sans apocalypse.

  

Equité fiscale entre géants du e-commerce et commerces physiques : Emilie Bonnivard interpelle Bruno Le Maire et ses collègues de la Majorité lors de l’examen du 4ème projet de loi de finances rectificatif

Alors que le deuxième confinement a démarré, impactant largement les commerces de proximité, Emilie Bonnivard, Commissaire au finances de l’Assemblée nationale, a poussé un « coup de gueule » en Commission des finances lors de l’examen de son amendement visant à taxer les

 entrepôts des géants du numérique comme Amazon, de manière plus juste par rapport au niveau de taxation du commerce physique (petits commerces, grandes et moyennes surface).

En effet, les commerces physiques sont soumis à des taxes foncières importantes, assises sur leur activité commerciale, ce qui n’est pas le cas des géants de la vente en ligne, puisque leur entrepôt n’est pas qualifié en tant que « surface commerciale ». La difficulté en outre d’imposer ses entreprises sur leurs transactions commerciale, en raison d’une base d’imposition diffuse, difficulté face à laquelle nous peinons, au niveau européen, à trouver une réponse fiscale adaptée, engendre une inégalité persistante devant l’impôt entre commerce physique et commerce en ligne, et donc une distorsion de concurrence entre ces commerces.

Après avoir apporté des arguments expliquant l’urgence d’appliquer cette fiscalité commerciale aux entrepôts de la vente exclusivement en ligne, alors que cela fait 3 ans que nous ne parvenons à régler ce problème,

La députée de Savoie a montré avec force son mécontentement face à l’impuissance dans laquelle la Majorité parlementaire met les politiques, surtout en ce moment, alors que ces différences entre commerces physiques et géants du commerce devient insupportable. « Vous n’avez pas eu besoin de concertation pour décider il y’a 3 ans, d’un trait de plume, l’augmentation massive du prix des carburants, pas besoin d’étude d’impact sur le pouvoir d’achat des Français – ce qui nous a conduit à la crise que l’on a connue (Gilets jaune). On vous demande d’utiliser, maintenant, tout de suite cette solution pour rétablir un peu de justice fiscale, alors que cela fait 3 ans que l’on parle du problème, et que rien n’avance. ». Evidemment qu’Amazon pourra s’acquitter de cette fiscalité qui visera juste à rétablir un peu d’équité fiscale. Eu égard au marché français, et au caractère stratégique de la logistique pour ce type d’entreprise, la députée comme la Majorité En Marche, a donné un avis défavorable à cet amendement, expliquant qu’il fallait d’abord prendre le temps d’analyser la situation, de veiller au risque de fuite de ces entrepôts à l’étranger, de mesurer l’impact fiscal pour ces entreprises… nombre de ses collègues d’opposition, toutes sensibilités politiques confondues, que cette taxation créé une évasion à l’étranger des entrepôts du géant du numérique.

Facebook Députée LR de Savoie Emilie Bonnivard Novembre 2020

 

Amazon: le double discours de Bruno Le Maire

Alors que le ministre de l’économie dénonce les géants du numérique comme les « adversaires des États », la Banque publique d’investissement passe des accords discrets avec Amazon. L’un d’eux lui donne un accès partiel aux données de près de 550 000 entreprises françaises éligibles aux prêts garantis par l’État.

 S’il y a une firme américaine qui est constamment visée par des controverses, pour sa pratique d’évasion fiscale comme pour ses pratiques sociales, c’est assurément Amazon, beaucoup plus encore que les autres géants du numérique, qu’il s’agisse de Google ou d’Apple. Il ne se passe plus une semaine sans qu’une nouvelle polémique n’éclate, alimentée par les milieux culturels, ceux de l’édition par exemple, ou encore par l’association citoyenne Attac, qui a fait de la lutte contre l’évasion fiscale l’un de ses principaux chevaux de bataille.

29 DÉCEMBRE 2020 PAR LAURENT MAUDUIT Médiapart

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Courrier Président de la République BPI

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